La Toussaint c’est la période où le froid commence à tomber sur la France et donc l’époque où le
championnat de France série Europe se déplace dans le Sud. Bon là on ne pouvait presque pas faire
plus sud vu qu’on était a Canet en Roussillon. La banlieue de Perpignan.
Le championnat de France dure 4 jours, les prévisions météos en amont changent tous les jours.
Sur les instructions de courses il est noté 2 zones de navigation donc il va falloir découvrir les
particularités de chacune.
Le Départ :
Je suis parti le 23 octobre au matin. Oui 5 jours avant. Direction Chalons sur Soane pour récupérer
mon partenaire de trajet et de logement, avec notre logement mobile. Cela permet de rester proche
des bateaux sur le site et de gagner du temps le matin et le soir des jours de régate.
La route se passe bien et on arrive au club un peu avant minuit par …….. 20 deg. Ça fait du bien.
Lundi, J-4 :
Vent faible. On grée les bateaux
On se motive à partir sur l’eau pour un petit entrainement de quelques heures sur la zone nord de régate. Et là première surprise. La houle est formée mais elle est ¾ arrière au bord de près tribord. Ce qui fait qu’elle est presque de face au vent arrière. Avis aux sujet au mal de mer là c’est tout gagné.
Deuxième surprise, du courant et assez fort pour qu’il joue un rôle plus tard dans la régate. Après 3h de nav on rentre à la nuit tombée.
Mardi J-3 :
Les coureurs commencent à arriver et un stage (dans lequel je ne suis pas) commence.
Entrainement l’après midi pour voir la zone sud. Re surprise, courant diffèrent, houle différente en direction et fréquence. Ça va être coton s’il y a du vent faible surtout pour les grands gabarits.
Mercredi J-2 :
Comme le matin il n’y a pas de vent c’est rugby, musculation etc etc. l’après-midi le stage va sur l’eau, nous non. Trop peu de vent donc c’est visite du port et de la ville.
Jeudi J-1 :
Dernier entrainement avec le groupe d’Arcachon. Vent ultra faible mais je retrouve enfin mes sensations en virement de bord que j’avais perdu pendant la période COVID. Remarque, naviguer en short et lycra manche courte c’est le pied.
Vendredi : Jour J
La régate commence. Après les traditionnelles confirmations d’inscription et attente du vent on part sur l’eau par 4nds de vent. Zone Sud de régate (ce sera le cas les 4jours). 58 participants. Gabarit allant de 43 kilos à 86 kilos, de 1m50 à 1m88, et de 13 ans à plus de 60 ans.
Courant présent. Il faut partir du côté gauche de la ligne mais tout le monde y est. Comme par ce faible vent j’ai un déficit de vitesse je pars de l’autre côté pour avoir du vent frais. Erreur fatale le vent tourne à gauche et je me retrouve à batailler pour revenir. Mais le vent tourne tellement qu’il n’y a plus de tactique. C’est du tout droit à chaque bouée. Un petit train train de fourmis.
LE vent tombant encore le comité nous fait rentrer à terre.
Mauvaise première journée (sans compter le jury qui malgré l’information qu’on s’auto juge, préfère juger encore au-dessus de nous. Exemple. Un tribord laisse passer un bâbord en lui disant de passer et hop le jury puni le bâbord d’un refus de tribord . ????????????hein ???????)
Je termine finalement 25 à la manche. On va dire que je sauve les meubles.
Samedi : 2ème jour
Vent faible encore, orientation un peu comme la veille. La première manche est un cauchemar pour moi. Départ raté, enfermé sur la ligne, obligé d’aller du mauvais côté pour avoir du vent et donc de batailler pour remonter. Je termine 27/58.
Manche 3 : bon départ, même très bon. Le vent est de 6nds, clapot croisé donc les bateaux chahutent, les mats bougent surtout pour les lourds et cela suffit au jury pour me siffler pour du rocking. Il a considéré que je forçais mon bateau à rouler pour gagne en vitesse et en cap sauf que pour cela il faut que mon corps bouge ce qui n’était pas le cas. Donc un 720 à faire et donc repartir dernier après m’être énervé contre le jury. On se parlera dans les yeux sur l’eau à la fin de la manche d’ailleurs. Je passe les bouées dans les 10 derniers puis au deuxième bord de près le vent passe sur les 8-9 nds et là je commence à pouvoir faire du près efficace. Je passe donc en 1 bord de 45eme à 25eme et termine à cette place.
Manche 4 : On va dire que ma régate commence ici.
Le vent est monté. 10 nds rafale à 15. Ça commence à être intéressant pour moi. Et dans la série Europe cette force de vent est celle où tout le monde est a égalité quel que soit le gabarit. Je prend un bon départ sur la gauche de la ligne et j’ »allonge » encore vers la gauche du plan d’eau. La houle méditerranéenne se lève ainsi que je clapot. Tout bon pour moi et pour mettre ma puissance.
Le bord de près est magique je passe en tête à la bouée au vent, je me fais rattraper par le numéro 1 francais (Cyril Richard) au début du vent arrière et là on se lance un match race tous les 2. On se connait, on est partenaires d’entrainement, on connaît les forces et les faiblesses de chacun. On se s’occupe plus des adversaires mais que de nous 2. On termine la manche ensemble avec un « wagon » d’avance. On nous dira à terre que c’était beau à voir notre guerre.
Manche 5 : Le vent monte encore un peu, le pomping est autorisé, on a entre 12 et 17 nds. Et là c’est encore mieux pour moi et Cyril et le belge Pieter. Rien qu’a la première bouée la manche est déjà faite et cela se jouera entre Cyril Pieter et moi avec plutôt Cyril et moi. Là où Cyril me met de la distance au portant, j’en récupère une grande partie au près.
On finit la manche avec encore plus d’avance, Cyril 1, moi 2 et Pieter 3.
Donc une journée mitigée, 27-25-2-2
Je remonte au général à la porte des 10 premiers.
Dimanche, Jour 3 :
Pas de vent le matin, puis il se lève le temps que nous allions sur la zone de course. Je m’attend à ce qu’on fasse 4 manches car le lendemain la météo est assez étrange. Ça pourra être pas de vent ou tempête.
Manche 6 :
Vent entre 15 et 20 nds. Je prend un bon départ mais il s’en est fallu de peu pour que ce soit la cata . (guerre entre plusieurs bateaux sous mon vent ) et tout de suite je me détache devant. Mais je n’arrive pas à voir la bouée, trop cachée dans le houle de plus d’1m qui se lève. Je me retrouve trop à gauche et donc j’arrive au travers à la bouée au vent. Mais je passe tout de même en tête. Avec Pieter on a déjà de l’avance, beaucoup d’avance sur le reste. La suite de la manche se fait entre lui et moi, Cyril ayant raté son départ et remontant 3ème à l’arrivée. Je termine 2eme
Un peu d’avance à la première bouée
Manche 7 :
Vent identique mais houle et clapot de 1m30. Là c’est encore mieux pour moi. Je passe en tête au vent, je le reste jusque-là fin du vent arrière mais Cyril me passe. Pieter me passera au vent arrière suivant (différence de poids) mais il a coupé la ligne de départ trop tôt donc il est disqualifié. Je termine 2eme derrière Cyril.
Manche 8 :
JE veux absolument partir le plus à gauche de la ligne mais je suis placé trop à gauche donc impossible de la passer. Obligé d’abattre, d’empanner et de repartir bâbord et passer derrière tous les bateaux tribords. L’horreur. Obligé aussi d’aller sur la droite du parcours pour ne pas être dans les dévents . je passe la bouée au vent dans les 10 premiers tout de même, merci ma vitesse au près et je terminerai la manche 5ème.
Le soir je suis passé 5eme au classement général et 4ème masculin.
Ça se jouera le lendemain mais…..
Lundi, dernier jour.
La tempête est là. Régate terminée, je suis au pied du podium Masculin, ça arrive mais c’est rageant.
Mais finalement de bonnes choses travaillées et des réglages validés ainsi que la gestion du bateau au-delà des 9 nds.