Championnat de France série Europe 2023 Maubuisson - Du 28 au 31 octobre 2023

Le championnat de France a lieu cette année sur lac. Lac que je n’apprécie pas particulièrement car vent très changeant et par flux d’ouest c’est la loterie à la bouée au vent car le vent passe par les dunes et la forêt en venant de la mer.

Le championnat se déroule sur 4 jours du 28 au 31 octobre, comme à mon habitude j’arrive quelques jours avant pour m’entrainer et surtout me tester car je sors à peine de Covid. La météo change souvent mais prévoit un début de championnat venté ainsi que la fin. On s’attend à une journée de vent léger tout de même soit le dimanche soit le lundi.

Projet et désir de classement pour ce championnat :

Si 80 bateaux, être dans les 20 premiers.

Récupérer de la forme physique.

Plaisir plaisir.

J’arrive dans la nuit du mardi au mercredi 25 on va dire au petit matin vu qu’il était 1h30. Pluie Vent, petite tempête en fait. Après une bonne nuit dans la voiture-lit on se réveille avec du vent encore et de la pluie. On décide (avec mon colloc de régate Christopher de Chalon sur Soane) d’aller récupérer le mobil home et de voir après. On aura vu rapidement, journée mobil home car vent et pluie. On ira gréer demain et il faut bien profiter d’une journée de repos. De mon côté j’en ai vraiment besoin. De au moins une, même deux ou trois.

Vendredi les gens commencent à arriver et on se décide à aller faire une petite navigation pour ne pas commencer la régate dans l’inconnu et vérifier qu’on n’a rien qui déconne sur les bateaux. On check la météo et on trouve un créneau de 2h « jouable » dans l’après midi donc on part sur l’eau vers 14h et un vent de 25-30 nœuds. Les jeunes de Cannes et du stage le l’association des europes s’entrainent devant la plage du club dans une zone moins ventée mais avec vent instable. Finalement on part pour faire de longs bords car pas de nav depuis un moment pour mon collègue et moi. Au bout d’une demi-heure j’explose ma poulie winch. Nouveau record. Après 4 manches au mondial elle aura tenu 30 minutes alors qu’elle a été changée. Heureusement j’avais prévu le coup et j’avais une poulie de réserve dans le gilet.

Après plusieurs dessalages pour Christopher on se met dedans et on fera 1H30 de près et vent arrière avec des pointes à plus de 12nds au largue.

On rentre à terre pour récupérer et surtout pas trop se crever pour la compétition. On aura eu du 35 nds. A un moment on a éclaté de rire car le vent est tombé à 25nds et on avait l’impression qu’il n’y avait plus du tout d’air. Quand on est c…. on est c…..

Samedi matin on se réveille avec un peu mal aux cuisses. La première manche est prévue à 14h . les 470 de l’équipe de France sont là aussi ainsi que des Finn, des 420 des 5o5 , des birdy ( à foil ). 77 europes

3 ronds de course sur le lac, on est avec les Finn sur la zone qu’on a testé hier avec mon pote.

La météo est simple. Pluie, vent entre 20 et 25nds sur la zone mais devant forcir. Je discute avec le président du comité et du jury et ils me disent « on y va, on a prévu les sécurité » OK.

Les Finn lancent un départ , Nous notre départ sera lancé peu après et je pense qu’on doit être 50 sur la ligne sur les 76. Le vent est monté un peu on doit être sur du 25nds de moyenne sud donc clapot. Je pars bout de ligne et j’allonge en tribord jusqu’à pouvoir virer tranquillement. Je recroise la flotte en 2eme position puis continue de longs bords jusqu’à la bouée au vent que je passe en tête. Je pars vent arrière et les rafales sont passées de 25 à 30 nds . Ça peut se jouer à qui ne dessalera pas car avec Cyril (le numéro 1 français) le belge et mois avons un peu d’avance déjà. Sur une mole à 20 nds j’empanne et laisse le belge partir. Lui, au milieu du vent arrière décide de virer au lieu d’empanner. On se croise en se souriant et je reprends de l’avance. Cyril aussi préfèrera virer. Le 2eme près est un jeu entre nous trois et souvent un part d’un côté et l’autre de l’autre et celui devant doit choisir. On arrivera ensemble à la bouée au vent et commencera un largue a plus de 10nds de moyenne où les places ne bougent pas on est collé serré. Au vent arrière je me sens essoufflé et je ne peux tenir la cadence donc je les laisse partir et même je vais dessaler à la fin du bord. Cela m’obligera à me battre avec la 1ere féminine pour rester 3eme à la manche. Donc voilà une manche de 3. Le comité considère que c’est suffisant pour la journée. Dommage, c’était le moment de mettre de l’écart en point avec les autres et en plus RIP ma girouette de tête de mât

Le comité aura enregistré des rafales à 37nds. Je suis 3eme au général toute catégorie et 2eme français 

Dimanche Pluie, vent petit médium à faible , quelle surprise, il pleut, vent moyen faible. On part pour 3 manches avec départ à 11H. Ce sera ma journée galère. Le parcours est mal mouillé, le vent prend de la gauche souvent donc on va directement à la bouée au vent donc pas de tactique possible, c’est de la vitesse et idem au vent arrière qui est plutôt un grand largue. Avec des chutes de vent. Une manche on fera même les 2 bords de près en direct à la bouée. Je rage, je fais des manches de 17, 32 et 18. Heureusement que dès que le vent repasse au-dessus de 10nds je peux reprendre beaucoup de places. Rien à dire de plus sur cette journée, les manches seront toutes identiques. Rien à faire.

Je dégringole 12eme au général et 5eme français 

Lundi : medium et haut médium, pluie .Smily day. Non pas Sunny Day mais Smily parce que on est dans des conditions connues (celles dont j’ai parlé avant, flux d’ouest mais avec un vent entre 12 et 20nds. On part pour 3 ou 4 manches.

J’avais décidé avant même de venir à cette régate que si on avait du flux d’ouest je ne me ferais pas avoir comme dans le passé et donc j’avais prévu de partir bateau viseur et d’aller sur la gauche du parcours. Comme il y a plus de 12 nds on a OSCAR notre ami. Le pavillon qui permet de pomper sans limite au largue et au vent arrière. Je prend un super départ bien lancé, assez dégagé et j’allonge mon bord sur la gauche. Je vire et je suis en tête. Long bord babord vers la bouée au vent, le vent est stable. Il bouge de pas plus de 8degré de son axe donc le top.

Je passe en tête la bouée au vent suivi de Karel mon ami belge et on débute une guerre de pomping au vent arrière. Guerre qui nous fera passer d’une avance de 30m sur les suivant à plus de 100m à la bouée sous le vent. Le bord de près suivant sera un match race entre nous même si je reprend le large à la fin du bord et je pars au largue avec 30m d’avance. Le vent arrière sera de nouveau une guerre ainsi que le largue suivant. On a le sourire , on se connait lui et moi . sur la fin du bord il déssalle à la contre gite car je l’ai forcé à abatre dans une vague. En déssalant il me regarde, me souris et me met un pouce vers le haut. Je déroule la fin de manche (petit bord de près de 5minutes) et je gagne cette manche. Trop heureux.

La manche suivant je fais exactement pareil. Bataille identique mais à 7 bateaux. Je me fais doubler au vent arrière, je commence à fatiguer. Je remonte au près mais je souffre au largue et au vent arrière suivant. Le vent est toujours entre 12 et 20 nds. Au final je passe 6^ème la dernière bouée mais termine 5 à la manche.

La manche 7 est un peu étrange. Le comité voit que plein de monde est fatigué et à froid et se dit que arrêter la manche au largue donc proche du club évitera à tout le monde de refaire toute la largeur du lac pour rentrer à terre. Donc la manche sera raccourcie . Moyen moyen, je ne trouve pas cela très fairplay car c’est le sport, la fatigue en fait partie et je suis un peu fatigué aussi mais je veux une manche complète. Au finale la manche est comme celles d’avant. Je pars vers la gauche mais le vent baisse et donc je galère un peu plus. Alors que le comité pensait que le vent allait se maintenir ou forcir au final il va tomber avec des petits passages de vent et pluie. La manche se terminera donc au largue et je termine 10.

Mardi (dernier jour) : Medium, pluie on a fait 7 manches. A partir de 8 on enlève les 2 plus mauvaises. Moi j’ai 3 mauvaises manches. 17 18 et 32. On pense être 5 ou 6 à pouvoir jouer le podium car la première place c’est terminé. Donc pas le choix, être devant les autres ou terminer au pied du podium.

Vent identique au lundi mais moins fort. Pas le droit de pomper. Tactique inchangée pour moi , à gauche . Sur le départ je me fais enfermer et masquer au vent donc je suis ralenti et je perds des places par dizaines. A la bouée au vent je passe 50eme je crois. Je vois plus de monde devant que derrière. Dégouté . le vent arrière rien ne change. Au passage à la bouée sous le vent un énorme paquet de bateau gère mal la bouée et me laisse un peu de place. J’arrive donc à reprendre 5 ou 6 bateaux rien que là puis je regarde autour de moi et tout le monde va à droite comme un petit train. Je ne vois aucun avantage à faire cela et au moment où je décide de virer de bord pour aller sur la gauche un bateau rate sa manœuvre et me fait virer. D’un côté cela me fait virer 1m plus tôt, rien de grave.

Je vais donc seul sur la gauche du parcours et touche le vent qu’on a depuis la veille. Je remonte en babord vers la bouée dans un couloir de vent et je passe en haut 8^ème. Bon voilà cà c’est un peu mieux.

Je perds 2 places au largue et vent arrière et en récupère au petit bord de près final. Donc je termine 8eme de la manche.

Mes adversaires pour le podium font 3eme et 4eme. Aie

Manche 9 : idem que les manches précédentes. A gauche, vitesse , et on peut pomper . je termine 3eme , mes adversaires 20eme et 5^ème. Ca devient serré.

Manche 10 : rebelotte. Tout pareil, la gauche. Je termine 3eme, les autres 2eme et 6^ème.

Mon cerveau disjoncte. Pour moi je suis 4eme au général homme pour 1 ou 2 points . encore.

Finalement :

ET en fait non je termine 5^ème de la régate. 3^ème français et 2^ème français masculin.

Me voila vice-champion de France 2023, 4 ans après le bronze à Arcachon. Je suis crevé mais content.

Je ne pensais pas arriver à ce résultat. Maintenant c’est repos, récupération car j’ai trop tiré sur la machine et en post covid c’est dur dur. Mais pour cette médaille il fallait tout donner.

Pendant le podium le soleil a enfin décidé d’apparaître le coquin. Se cacher tout le temps avant, il nous avait abandonné